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La Femme brouillon

Court, authentique et féministe, La Femme brouillon est le récit du devenir mère d'Amandine Dhée. Elle envoie balader avec force l'idée de la mère innée. Des doutes, des peurs... On ne nait pas mère.

"La femme-lézard ne parle pas, elle grogne. Elle n'a ni pudeur ni dignité. Elle veut que le bébé sorte de son ventre. Elle n'a pas peur de chier. Toutes les femmes chient en accouchant, mais il ne faut pas le dire. Est-ce pour protéger la mère, l'enfant, ou la société qui rêve d'un accouchement propre ?"

La Femme Brouillon d’Amandine Dhée est un souffle de soulagement pour les femmes, un guide à remettre aux hommes. Dans ce livre court, il se lit en deux heures, on suit les pensées, les doutes, les peurs et les moments de bonheur d’une mère en devenir.  Non, on ne nait pas avec une fonction mère intégrée et encore moins lorsque le modèle que l’on a eu était défaillant. C'est beau, c'est cru et ça libère.

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A travers son quotidien, du début de la grossesse aux premiers « non » prononcés à l’enfant, l’auteure dénonce les clichés de la mère parfaite, les diktats, la bien-pensance. La première grande question : est-ce céder sous la pression sociale que de devenir mère ? « Il y a toujours un moment où on rappelle à la femme le sens profond de son existence : procréer.»  Amandine Dhée, féministe, intellectuelle, refuse de tomber dans le conformisme. A chacune sa réponse, à chacune et chacun, femme et homme, de recréer un nouvel espace familial. Ne pas enfermer la mère et le bébé « en fusion » hors des lieux et des espaces de débats, de stimulation intellectuelle.

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Dès que la grossesse est visible, l’auteure sent le regard et l’attitude des autres changer. Elle n’est plus une personne, elle devient un objet publique. Dans les diners, elle est une mère que l’on place à côté d’une semblable pour parler layettes. Elle-même sent son double primitif « la femme-lézard » qui est capable de se laisser ranger dans la petite case « maman ». La femme-lézard protège la maternité mais elle est l'ennemie de la femme. Dit la vérité qui n'est pas écrite dans les manuels. « Au milieu de cette guimauve, où dire la violence d’être habitée par un autre ? Suis-je la seule à penser à Alien ? ». La peur de ne pas réussir l'enfant, l'angoisse de ne pas faire les choses correctement : l'allaitement, l'habillage, les pleurs.

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Enfin on s’éloigne des photos où tout le monde sourit avec bébé où tout n’est que bonheur, façade moralisatrice sur l’obligation d’être une mère heureuse et parfaite. Ne cédant ni à la tentation de s’effacer devant son enfant ni à celle d’être sur tous les fronts, l'écrivaine s’autorise « la glandouille ». Mot chéri, celui qu’on a peur d’oublier après l’accouchement, douceur de s’autoriser de ne pas être parfaite.   

La Femme brouillon, Amandine Dhée, Éditions La Contre-Allée, 13 €

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